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Direction le Sénégal, vendredi 12 décembre, à bord d’un ancien navire de commerce qui remonte l’ancienne route des Comptoirs. Une manière de découvrir la vie locale, au plus près de la nature.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Depuis plus de 70 ans, il vogue sur le fleuve Sénégal. Un bateau majestueux que les habitants reconnaissent de loin : le Bou el Mogdad, un ancien navire de commerce transformé en bateau de croisière. Ce jour-là, une quarantaine de passagers montent à bord. Parmi eux, un couple de Belges, Serge et Bénédicte, venus avec leur groupe d’amis. Pendant sept jours, ils vont remonter le temps.
Gouvernail et instruments d’époque, boiseries anciennes… Le bateau porte encore les marques de son histoire. Restauré dans les années 2000, le Bou el Mogdad compte aujourd’hui 28 cabines. Amadou Ba, le guide du bateau, présente sa chambre à Pierre Falisse, l’un des touristes belges. L’ambiance d’époque séduit les voyageurs. “Quand on voit les cabines en réel, c’est joli, c’est bien réaménagé. C’est pas mal du tout et il y a tout le confort. C’est vraiment bien”, se réjouit Pierre.
Le voyage peut commencer. Pour sept jours de croisière, chaque passager débourse un peu moins de 1 000 euros, tout compris. Cinq étages plus bas, le moteur se met en marche. Il n’a pas changé depuis la construction du bateau en 1950. Entretenir ces vieilles machines demande patience et savoir-faire.
Au cours du voyage, les passagers découvrent les paysages du fleuve, qui marque la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. Mais aussi ses habitants qui vivent sur les berges. Ici habite le peuple Toucouleur, installé depuis des siècles et très attaché au fleuve Sénégal. Le bateau s’arrête dans un de leurs villages. Et lorsque les passagers débarquent, c’est un événement pour tous les habitants, qui les accueillent avec une spécialité locale. “On va prendre un petit thé à la menthe. Ça fait partie de ce qu’on appelle la teranga sénégalaise“, explique Amadou Ba.
Une immersion dans la vie locale que le groupe d’amis belges était venu chercher : “Ce qui est vraiment sympa, d’une manière générale, c’est l’accueil. Les gens sont d’une gentillesse, ce n’est pas partout comme ça.” La journée se termine au son des danses traditionnelles, au rythme des chants et des rires.
Au fil du fleuve, la croisière approche ensuite d’une immense réserve ornithologique. Chaque année, environ trois millions d’oiseaux arrivent depuis l’Europe pour y passer l’hiver. Ce sanctuaire est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est l’un des nombreux trésors du fleuve Sénégal, qui émerveille les voyageurs. “C’est assez impressionnant. En vérité, je trouve qu’il y a énormément d’oiseaux. Il y en a probablement plein qui vont arriver, mais les voir comme ça, d’être dans la nature, c’est magnifique”, se réjouit Bénédicte Jouret.
Quelques mètres plus loin, les touristes découvrent près de 8 000 pélicans en train de faire leur nid sur un îlot. Ils passent l’hiver ici, attirés par l’abondance de poissons. Une visite au plus près des oiseaux du fleuve et de la nature qui conclut l’aventure pour Pierre, le touriste belge. “C’est un beau bulletin. 10 sur 10″, résume-t-il. Le retour à bord se fait juste à temps pour un dernier coucher de soleil. Le lendemain, les vacanciers quitteront le navire, après 200 km parcourus. À bord de ce morceau d’histoire, revenu du passé, le temps d’une croisière.